Label : Kapa Records / VOX Project

Style : Post-Hardcore/Punk/Sludge/Black-Metal

C’est en éminents spécialistes de la scène hard slovène que nous nous plongeons un peu en retard certes (genre six gros mois) sur le cas The Canyon Observer. Un groupe repéré depuis quelques temps déjà pour avoir pas mal tourné avec quelques pointures de la catégorie hardcore/punk/crust/metal de premier choix et dont le premier album, efficacement baptisé ‘FVCK’ est sorti à l’automne 2015 via le label du cru Kapa Records (Coma Stereo ou Haiku Garden pour les trois de devant qui connaissent) et le francophone Vox Project (Corbeaux, Hourvari, Plèvre…).

Un disque ‘seulement’ composé de quatre titres – mais en acier trempé – et dont la durée peut varier du simple au quasiment triple (soit de 5’52 à quand même presque un quart d’heure, qui d’entrée de jeu ouvre les hostilités avec l’intense et salvateur « Luscious Red ». Un morceau inaugural qui pose son sujet et introduit brutalement un groupe maître de son art. Il faut dire aussi que ‘FVCK’ n’est pas son premier méfait (les Slovènes ont déjà à leur actif deux autres opus: ‘Chapter I: The Current of Her Ocean Brings Me To My Knees’ et Chapter II: These Binds Will Set You Free’).

Rage, puissance, extorsion sonore viscérale, The Canyon Observer met l’auditoire sous pression et s’il a frappé fort avec le titre d’ouverture de l’album, enfonce le clou avec l’épique « Bounds Tied Tight ». Une véritable bombe à fragmentation sludge/post-hardcore aux fulgurances lorgnant du côté du black-metal qui met la critique au pas. Car intrinsèquement pétri de qualités, le cinq-majeur originaire de Ljubljana (la capitale slovène pour les nuls en géo) peut faire ce qu’il veut en matière de hard, l’efficacité est implacable. Entre maturité créative et énergie brute de décoffrage.

Même lorsqu’il joue la carte d’une ambient/shoegaze-metal (« Lost in silence ») aussi insidieux que languissant, The Canyon Observer parvient à faire naître une attente, un intérêt appuyé qui ne se dément jamais et qui se trouve fatalement comblé par un climax plutôt bien placé annonçant la suite. Laquelle, avec « All of her, mine » attaque fort avant de prendre un peu son temps, de développer des motifs instrumentaux préparant le terrain à la déferlante vocale qui va suivre. Un torrent de haine, une chape de plomb férocement black-metal qui s’abat sur des tympans déjà éprouvés. Histoire de conclure l’album comme il se doit.

Par une fessée majuscule.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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