Label : Autoproduction

Style : Alternative-Rock/Prog’/Metal

Six morceaux + une courte intro (« The hunt »), voilà de quoi faire pour dévoiler une griffe déjà parfaitement maîtrisée par les bordelais de Seven Eyed Crow, un quintet francophone donc évoluant dans registre où viennent se mêler le rock alternatif des 90’s et le metal à tendance prog’ plus récent, soit quelque part entre un A Perfect Circle aux éclairs de rage affirmés (l’excellent et éponyme « Dark Ways To The Sun »), un Karnivool frondeur, un petit zeste du meilleur Incubus pour la performance vocale et l’ombre des regrettés Oceansize, ou autrement dit LA référence du genre en la matière.

Un crossover à la maestria formelle étourdissante qui distille son quota de riffs musculeux, de groove massivement électrique et de mélodiques omniprésentes à la dimension régulièrement pop mais classe (« Walk into the wild »), ce ‘Dark Ways To The Sun’ qui n’est « que » le premier EP d’un groupe déjà en pleine possession de ses moyens, impressionne par sa maturité. Par sa capacité à produire des tubes comme on en voit trop peu dans le style aussi, en se mouvant artistiquement parlant sur des sentiers un peu balisés il est vrai mais avec une vraie personnalité (« Leaky frames »).

Parce qu’au-delà des ressemblances avec toute formation culte déjà existante, les Seven Eyed Crow parviennent à tirer leur épingle du jeu en proposant des titres à la fois puissants et incisifs, ravageurs et jouant aussi bien la carte de la douceur que de la poussée de fièvre bien salvatrice (« Life On The Other Side », « Salt and Lime »). Et c’est cet équilibre quasi parfait entre les instrumentations catchy et le chant clair qui donne tout leur souffle à des mélodies lumineuses qui font aussi la signature évidente d’un groupe qui étonne, captive et accroche sans effort pour peu que l’on soit sensible à son espace de jeu.

Sous influence certes (en même temps on a vu pire dans le genre…), Seven Eyed Crow livre avec ‘Dark Ways To The Sun’ un premier disque aérien et rudement efficace (« Fly Away With Ravens »), laissant entrevoir de très belles promesses que le groupe va maintenant devoir confirmer. Le plus dur commence maintenant pour eux mais ces cinq-là ont assurément les moyens d’exceller encore un peu plus, au moins le temps d’un album long-format entier.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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