Label : Autoproduction

Style : Rock Alternatif/Prog’

Quasiment cinq années se sont écoulées depuis la sortie du très remarqué ‘Talk peace to the wolf’, le premier album des frenchies de Seed From The Geisha et qui a l’époque déjà promettait beaucoup. On pensait même que le groupe avait stoppé ses activités puis finalement, après des mois de travail dans son coin, le revoici sur le devant de la scène ayant accouché d’un nouvel effort long-format, prévu pour être un EP au départ puis finalement rallongé (et ce n’est pas plus mal) : le dénommé et quasi conceptuel ‘Point Nemo’.

Un album espéré de longue date et qui se dévoile en prenant tout son temps par le biais d’une intro (« 48° 52,6′ S 123° 23,6′ W ») posant les bases de son sujet et faisant grimper la tension électrique jusqu’à la première explosion de riffs qui lance l’élégant « Ascetic ». Et là, SFTG impressionne. De part la qualité de sa prod’ déjà qui sonne comme rarement dans ce registre, mais aussi pour la maturité de ses compositions. Quelque part entre A Perfect Circle, 30 Seconds to Mars (mais aux débuts du groupe, quand il se respectait lui-même encore), Oceansize et un peu de Thrice ou de Middle Class Rut, tout ce que fait le groupe est d’une classe imparable.

Mélodies étourdissantes, guitares acérées et section rythmique discrètement omniprésente, Seed From The Geisha plane déjà deux-cent pieds au-dessus de la concurrence et ce n’est que le premier « vrai » titre de l’album, mâtiné de refrains qui colle à la peau autant qu’il tourne en boucle dans la tête. Deuxième titre ? BIM un single évident et ce « Cast the anchor » qui déborde de l’envie de tout bouffer sur son passage. Là encore, le groupe fait ce qu’il veut, tout fonctionne à la quasi perfection et dans ce registre rock alternatif légèrement proggy, avec en prime des arrangements de haute volée, lâche un véritable tube sur la platine. Et nous laisse avec une une vraie interrogation. Que faire après ça ? Arrêter l’écoute, oser quand même découvrir la suite ?

On tente quand même (tant qu’à faire…) et on vient se faire happer par l’élégant « 47 », lequel joue la carte d’une pop organique et mélancolique qui évite l’écueil du lacrymal ou du « taillé pour les stades », preuve que les SFTG savent autant faire avec la finesse que lorsqu’il s’agit de lâcher de gros riffs bien tranchants. Et puis il y a encore ces arrangements à cordes qui donnent une dimension supplémentaire à des titres qui ne manquaient déjà pas de souffle. Mais que l’on ne se leurre pas, le groupe sait toujours faire du rock aux lignes de guitares cinglantes et aux éclairs rageurs qui font du bien par où ça passe (l’éponyme « Point Nemo »).

Rayon songwriting, c’est vraiment la grande classe. Et comme techniquement, les gaziers ne sont pas trop emmerdés par ce qu’ils ont dans les mains d’un point de vue strictement instrumental, « Starving for help » et son final à l’énergie brute et clairement contaminatrice continue d’empiler les points pour album que « The road » vient définitivement parachever. Un ultime titre électrique d’une élégance folle et la conclusion presque idéale à un album qui ne souffre d’aucun défaut. Ou alors on ne les a pas trouvés.

Presque parce en fait il y a encore deux pistes qui sont des versions acoustiques de « Cast the anchor » et « 47 ». Lesquelles – si elles n’ont pas la puissance évocatrice et l’impact de leurs grandes sœurs – rappellent qu’une bonne chanson reste une foutue bonne chanson, même les amplis débranchés. Et accessoirement que les Seed From The Geisha sont de sacrés bons musiciens.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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