Label : Basick Records

Style : Emo-Rock/Post-Rock/Metal Alternatif/Prog’

Il n’aura fallu que quelques instants aux RIVIẼRE pour convaincre leur auditoire de se laisser tenter par les charmes veloutés mais néanmoins enfiévrés de « New Cancer », le morceau d’ouverture de leur premier album, sorti début 2017 par le biais du toujours inspiré label londonien Basick Records (Aliases, Devil Sold His Soul, Misery Signals, Uneven Structure…). L’occasion idéale pour les frenchies de bénéficier d’une exposition largement méritée et ainsi diffuser le plus largement possible leur addictif mélange des genres, quelque part entre rock alternatif un peu peu « post », metal aérien dans la plus pure tradition « émo » pour son côté émotionnel et effluves progressives finement ciselées.

Une délicieuse hybridation musicale (« Golden Wounds ») qui convoque au sein d’un même espace d’expression Deftones, Earthside, Thrice et Karnivool pour un résultat à la finesse mélodique éprouvées et aux refrains accrocheurs, parfaitement calés sur un riffing tantôt terrien, tantôt plus orienté hors-sol (« Symbol »). Lignes de guitares aventureuses, quelques touches prog’ histoire de réinventant le propos de l’album en permanence, sans jamais céder à la facilité d’un rock démonstratif et forcément un peu lassant passé le troisième morceau. Au contraire, si les titres sont régulièrement amples et prennent leur temps pour brosser des panoramas sonores enivrants mâtinés de lignes de guitares puissantes mais non-violentes et d’arrangements à l’efficacité passionnante (le sublime « Satin Night »).

Mélange des genres, cossover intelligent et formellement maîtrisé, ‘Heal’ est plus que tout la marque d’une grande maturité artistique de la part de musiciens que l’on a déjà croisé du côté de Drawers, Hate Me Tender ou encore Montreal Of Fire pour ceux à qui cela évoque quelque chose. Autant dire que les RIVIẼRE ne font pas ici leurs premières armes en termes d’écriture et d’enregistrement et que le résultat s’en ressent magistralement, une fois passé le subtil interlude « Cobalt », avec l’intense « Binary Love ». Un six sur six bientôt complété par un septième titre dans la lignée de ses prédécesseur, soit un final qui parachève l’œuvre des quatre musiciens et un « Yosemite » qui mêle avec une élégance rare tout ce qui a fait la qualité intrinsèque de l’ensemble de l’album dans une ultime en forme de synthèse évidente et imparable.

Un premier album en forme de petit bijou, rien de plus, rien de moins.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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