Label :  Golden Antenna Records // Silent Pendulum

Style : Doom/Sludge/Post-Hardcore/Black-Metal

Six morceaux taillés dans le gras du sludge/post-hardcore d’Omega Massif, leur ancienne formation et tailladant les veines de son auditoire à coups de doom vs post-hardcore vs black-metal de l’enfer, ‘Sundown Pleasures’, le deuxième album des Allemands de Phantom Winter ne fait pas vraiment dans la demi-mesure. Cocktail d’émotions viscérales déchirées se mouvant à travers les ruines d’un mélange de hardcore/black et de slowcore apocalyptiques, ce nouveau disque sorti – comme son prédécesseur – chez Golden Antenna Records en Europe (et Silent Pendulum pour le territoire nord-américain) ravage sévèrement les conduits auditifs sans épargner la psyché de son auditoire. Nous voici prévenu.

L’éponyme « Sundown Pleasures » annonce la couleur, pourpre et noire comme la cendre, brûlant comme l’enfer. Un titre d’ouverture qui vient soigneusement ensanglanter les enceintes en les ensevelissant sous des kilotonnes de cette rage brute et corrosive qui habite les compositions du groupe (« The Darknes Clan »). Une noirceur décadente et oppressive qui habite chaque porte de cette créature sonore hybride terrassant la critique à coups de riff mastodonte (« Bombing the Witches », « Wraith War ») et de vocalises transpirant la haine. Sans parler d’une mécanique rythmique panzer et d’une production monstrueuse que ne renierait pas un Kurt Ballou (Converge) échappé un temps de son God City Studio. Ravageur.

On pense à Helmet pour l’implacable efficacité groovy métallique, à Godlfesh également en ce qui concerne l’aspect magmatique et la lourdeur mélodique, à Planks en ce qui concerne le côté doom/post-hardcore massif et frontal qui nous arrive en pleine tronche alors que l’on se demande quelles sont les limites du groupe en terme de démonstration de force. A cette question, Phantom Winter ne répondra pas avec ‘Sundown Pleasures’, préférant jouir de son plaisir nihiliste à nous laisser dans un état de délabrement émotionnel tel que l’on se laisse alors happer par la bête (« Black Hole Scum »). Sans même pouvoir nous débattre alors qu’il s’applique à enfoncer ses riffs dans notre chair, partageant ainsi ses tourments et les démons qui le torturent.

 

Si l’on aspirait à finir par retrouver un semblant de paix intérieure – ou à défaut de quiétude relative après cette traversée des Enfers qu’aura constitué l’album, « Black Space » vient éteindre nos derniers espoirs. Les Allemands ne souhaitent pas desserrer leur étreinte barbare et finissent le travail en enterrant les corps de leurs victimes sans l’ombre d’un regret. Tout en métaphore crue, sauvagerie post-black-metal et surtout sans la moindre concession. Hard et encore un joli coup de la part de l’écurie Golden Antenna, pointure européenne de sa catégorie coutumière du fait puisque déjà derrière des groupes du calibre de Driftoff, Fvnerals, Kerretta, Planks, Radare, Sun Worship ou THROWERS et qui a encore mis sur orbite un groupe de qualité très largement supérieure à la moyenne. Et en même temps, vu le passif des gaziers et même pas deux ans après leur excellent premier effort (‘CVLT’), on n’en attendait pas moins d’eux.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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