Label : Golden Antenna Records

Style : Indie-Rock/Post-Rock/Expérimental

Il y avait déjà eu un premier album long-format (‘Black sea of trees’, 2012) sorti assez confidentiellement via Alerta Antifascista, puis un split 7″ avec les terreurs de Planks avant une arrivée discrète chez le toujours estimable Golden Antenna Records, soit LA structure de référence outre-Rhin en matière de musiques indépendantes de qualité supérieure et ne s’apparentant pas uniquement à la mouvance  »post-quelque-chose » (cela reviendrait à réduire trop largement le spectre artistique d’une structure en évolution qualitative perpétuelle). Un label indé et qui compte bien le rester, hébergeant déjà des projets de la trempe de Die !Die !Die, Earthlimb, Generation of Vipers, Kerretta ou encore Planks (tiens tiens). Une structure qui avec cet étrange O a encore une fois découvert une énième pépite.

Quelque part à la confusion des genres entre Godspeed You ! Black Emperor, Chelsea Wolfe et Neu! en passant par Earth, Sigur Ros ou Tangerine Dream, le quintet européen délivre à l’occasion de l’inaugural  »Enstanden im Schatten wie Wesser » un subtil mélange d’indie instrumental et de rock expérimental dont la teneur en atmosphères surannées renvoie à ces atmosphères que l’on trouvait dans les bande-son du glorieux cinéma des 70’s. Ce premier aperçu des travaux de ces cinq musiciens disséminés sur trois pays différents offre une profondeur de champ, une maturité doublée d’une certaine gravité aussi obsédante qu’émotionnellement intense. Palpable et pourtant pudique. Mais qui ne laisse pour autant pas forcément augurer de ce que va être la suite immédiate, un retour en enfance orchestré par une deuxième piste qui joue la carte de l’innocence candide, de la pureté enfantine élevant la notion de beauté mélodique au rang d’art extrêmement délicat. Et ici maîtrisé.

On se plaît à se perdre au cœur d’un album qui piste après piste ( »How polished boulders carried us along »,  »Lack of interest in things They used to do » ou  »Sometimes I forget to breath ») construit un ensemble narratif visant à mettre en musique une certaine représentation du cercle de la vie, scindé en six chapitres évoluant entre indie-rock et post-rock. Ce, en parvenant à en transcender les clichés tout en s’affranchissant de certains codes afin de révéler la beauté immersive de sa musique, bercée de langueurs enivrantes (l’éponyme  »When plants turn into stones »), ses harmonies diaphanes et ses paysages sonores explorés avec une élégance à fleur de peau ( »’I offer my hands to the shades’). Très classe.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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