Label : Autoproduction

Style : Néo-classique/Post-Rock

Au rayon néo-classique/post-rock/ambient/indie, l’hexagone est un peu le parent pauvre d’un genre où les pépites nordiques se comptent par wagons entiers. Là où un label comme l’anglais Erased Tapes (A Winged Victory For The Sullen, Ben Lukas Boysen, Masayoshi Fujita, Nils Frahm…) en a acquis une renommée internationale, méritée, que des compositeurs comme Max Richter, Ólafur Arnalds et même le regretté Jóhann Jóhannsson – si on élargi le spectre – ont le vent en poupe depuis quelques années, peu d’amoureux des étendues sonores éthérées ou des esquisses mélodiques graciles ont su, en France, se réapproprier ce courant musical pourtant propice à l’apaisement des sens, pour en proposer une vision personnelle. Sauf heklAa à vrai dire.

L’homme derrière le projet (puisqu’il s’agit d’un « one-man-band » selon la formule consacrée) – qui se produit d’ailleurs occasionnellement en live histoire de sublimer un peu ses créations sur scène – revendique d’avoir été inspiré par un voyage en Islande pour écrire de la musique sous ce pseudo. Et on ne pourra que reconnaître que bien lui en a pris puisque depuis, le sémillant quadra sort des disques à intervalles réguliers avec également pour constante majeure cette d’une qualité à chaque fois irréprochable (cf : le sublime ‘Pieces Of You’ sorti en 2015). Du genre qui touche l’âme en plein coeur et nous fait succomber aux atmosphères ténébreuses mais extatiques d’une oeuvre à la fois riche et enivrante, triste et lumineuse, mais certainement indispensables.

 

Sur ‘1491’, le dernier album en date confectionné dans son coin par son architecte/interprète/concepteur, heklAa livre quatre morceaux (seulement et c’est doute le seul reproche qu’on lui fera) mais quatre pépites d’une beauté diaphane et d’une pureté confondante. Les nappes ambient enveloppe l’album d’un halo sonore qui nous fait perdre tous nos repère, les accords de clavier épousent ses atmosphères pour les emmener vers des paysages sonores au design magnifiquement imagé, les choeurs sont des caresses pour la psyché et les instrumentations une invitation à l’abandon sensoriel. Alors comme si cela ne suffisait pas, l’album s’offre des contributions ‘de luxe’ avec les jolies contributions de Cary T.Brown (Ill River), Kit Day (This Patch of Sky) ou Philipp Otter (Møuntain)

Entre classe discrètement étourdissante et élégance feutrée, raffinement onirique et néo-classique moderne nappé de post-rock à la Sigur Ros, ‘1491’ est de ces disques ‘frissons’ dont chaque écoute en dévoile un peu plus le charme intemporel comme la sensibilité à fleur de peau. Un véritable petit bijou du genre.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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