Label : Autoproduction (2014)

Genre : Rock/Post-metal

A l’écoute des premières secondes d’ »Empty lungs », morceau d’ouverture du premier album des anglais d’Echoes (cinq ans d’existence et déjà pas mal d’arguments à faire valoir), on se dit qu’il est en train de se passer quelque chose. Lorsque l’on parvient au terme de l’écoute de « Leaving none behind », second titre figurant sur la tracklist de ‘The Pursuit’, on est convaincu… D’avoir affaire à quelque chose qui sort de la norme. Mais d’une manière assez particulière et disons, paradoxale. Parce qu’au lieu d’aligner les bombes à fragmentation calibrée « post-hardcore nouvelle génération » sans âme comme tant d’autres, les Echoes vont plus loin.

Plus efficaces que nombre de leurs contemporains, ils imposent un songwriting ciselé qui ne se contente seulement pas d’ébrécher les tympans en arborant fièrement l’efficacité brute de ses riffs ravageurs. Le groupe ménage aussi ses effets tout en travaillant en finesse la narration de l’album. Comme du reste son tracklisting, veillant consciencieusement à asséner un climax émotionnel par morceau (mention spéciale au turgescent « For what it’s worth »). Et si Echoes ne révolutionne pas le genre du sol au plafond, le résultat est pourtant d’une fulgurante efficacité.

Sans jouer la carte de la surenchère mais en y allant avec les tripes, les nerfs et une bonne dose de bollocks chevillées à l’intégrité artistique (si si, c’est possible…), les Echoes mettent tout ce qu’ils ont en eux pour faire sauter la banque. Et lâchent des mélodies puissamment immersives avant d’envahir la platine à coups de poussées de fièvre métallique et d’abrasion sensorielle, aussi douloureusement libératrices que sauvagement inspirantes (l’éponyme « The pursuit »). Il y a de la beauté dans la violence abrupte du groupe, une intensité sincère dans la mélancolie exaltée par ce jeune quintette britannique qui ne connait aucune baisse de régime.

Explorant ses tourments intérieurs pour les mettre en exergue furieusement sur « Honour lost » ou « Rivers », il oscille entre sauvagerie maîtrisée et gros coups de reins cathartiques, douceur velouté et rugosité implacable (« Navigate », « Safe it seems »). Survoltés mais tout en contrôle, les Anglais distillent des titres aussi vénéneux que ce « Wooden hearts » à la férocité crue sur laquelle viennent se poser des mélodies incandescentes et éraillées. Sans pour autant oublier le soupçon de finesse contemplative qui permet d’aérer un peu l’album, lequel s’évite du même coup l’écueil du monobloc ultra massif mais assommant. Surtout potentiellement ennuyeux.

Pas de ça ici, car le groupe sait aussi ne pas faire trop long pour ne pas perdre de son efficacité, redoutable, surtout pour un premier album particulièrement burné. Aussi, il délivre une jolie dizaine de torpilles sonores bien fuselées, parachevée par « See & believe » toujours aussi tranchant dans ses attaques que ses prédécesseurs. Et s’il est désormais acquis qu’Echoes n’invente donc rien avec The pursuit, on peut aussi reconnaître qu’il n’en avait pas forcément besoin, sa vérité était ailleurs… et plutôt du côté de l’émotion brute distillée comme de son savoir-faire imparable sur ce premier album de très haute volée.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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