Label : Division Records // Hummus Records // This Charming-Man Records

Style : Kraut-Punk/Indie-Rock/Stoner

Inséparables – ils jouent et/ou ont déjà joué ensemble dans Coilguns, Kunz, The Fawn, Schwarz et The Ocean (la liste risque certainement de s’allonger dans les mois à venir), les deux bretteurs suisses que sont Jona Nido et Luc Hess ont donc un nouveau sur le feu avec Closet Disco Queen. Un nom qui claque, un premier disque rapidement composé, mis en boîte et sorti par le biais des labels Division Records (Jonbar Hinge, Them Stones, Kehlvin, Rorcal, Unfold…), Hummus Records (Abraham, Darius, OLTEN…, accessoirement fondé par Jona en personne) et This Charming-Man Records (Heads.) voici pour les présentations.

On n’a pas le temps de se poser de questions quant à la teneur du projet que déjà « Hey sunshine ! » nous saute à la gorge en guise d’accolade de bienvenue. Tempi effrenés, riffing épileptique, les lignes mélodiques instrumentales (il n’y a pas de chant mais on s’en cogne) sont trimbalées à travers le studio et les Suisses attaquent l’album pied au plancher. On est ici en territoire indie/rock kraut-punk ou un truc dans le genre et le duo déboîte tout sur son passage d’entrée de jeu. Mais pas que. Car la suite surprend avec un long interlude d’ambient épais et oppressif qui renvoie à des trucs bien dark et souvent extrême (« What’s Your 20? »). Sauf que là… ben non.

Retour aux bases plus rock’n’roll et ce « Caposhi » qui impose sa répétitivité très mécanique avec une rigueur toute helvétique, avant que le groupe ne brode par dessus des motifs flirtant dangereusement avec la mouvance stoner (mais on le sait, le danger est excitant). Donc Closet Disco Queen attise le feu sacré en étant bien aidé par des arguments solides : notamment une production qui fait bien résonner la tuyauterie avant que « Catch You On The Flip Side » ne vienne une fois encore bousculer nos certitudes avec un cocktail de rock noisy furieusement underground. L’esprit punk, kraut, indépendant habite les reines du Disco qui en rajoutent encore un peu avec des esquisses noisy-pop le temps d’un titre quand même bien fleuve (9 minutes et des poussières, ça calme).

On l’aura compris : comme à leur habitude, ces mecs sont aussi imprévisibles que talentueux et font à peu près ce qu’ils veulent, notamment sur « The Shag Wag » qui fait à nouveau vrombir les moteurs avant de lâcher les chevaux et se la jouer aussi fulgurant que méchamment old-school. Cinglant, le résultat est une bombe à fragmentation qui éparpille les morceaux aux quatre coins du studio jusqu’à ce que les amplis cèdent, définitivement carbonisés. Voilà pour la partie burnée, à la fois sauvage et décomplexée. Pour le rock plus raffiné, les Closet Disco Queen ont également des arguments à faire valoir, avec « (IYD) In Your Dreams » d’abord ; puis « Black saber » ensuite. Deux derniers titres bien bluesy, psychédéliques aussi, surtout habités les dieux d’un Rock à la fois solaire et ténébreux… pour un rendu final terriblement obsédant.

On valide et plutôt deux fois qu’une.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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