Label : Czar Of Bullets/Czar Of Cricket Productions

Style : Post-Metal; Stoner; Sludge; Noise-Rock

Il y a parfois des moments où quand même… les clichés ont la dent dure. Dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, on ne pourra nier que le musicien Suisse prend parfois son temps. Quasiment sept ans pour Unhold – à ne pas confondre avec leurs compatriotes d’Unfold, lesquels ne sont pas du genre pressés non plus mais c’est une autre histoire – qui se sont offerts un retour discographique aux premières lueurs de l’année 2015 avec ‘Towering’ (Czar of Cricket Productions) ce, alors que leur dernier méfait long-format (‘Gold Cut’, Subversiv Records) datait quand même de la rentrée 2008…

Le temps a beau avoir passé, la griffe musicale déjà entrevue chez les précédents opus du groupe n’a pas énormément changé. Et pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler des Bernois jusqu’à ce jour (le groupe étant longtemps resté très discret dans le sillage de leurs compatriotes d’Abraham, Kruger et autres Palmer…) peuvent donc se plonger dans l’univers sludge, post-metal et noise-rock assez aisément identifiable d’un quintet qui sait y faire en la matière. Et le tout ne brille pas – au départ tout du moins – par une originalité foudroyante, l’inaugural « Containing the Tyrant » fait déjà preuve d’une belle efficacité comme d’une frappe lourde et lancinante qui laisse entrevoir de jolies promesses pour la suite.

Laquelle, après avoir laissée passé l’interlude « Emerging », permet au groupe de dévoiler une autre facette de sa musique, moins frontale mais tout aussi viscérale et crépusculaire. Entre doom-rock sépulcral et post-stoner habité, Unhold se veut alors moins prévisible qu’on ne l’imaginait et développe une proposition artistique de haute volée (l’obsédant « I belong », le vénéneux « Southern grave »). Mieux encore, en variant les nuances et dégradés de couleurs puis les atmosphères, les Unhold parviennent à éviter les écueils (notamment un certain monolithisme de façade…) que l’on voyait déjà se dresser devant eux, ce en maintenant l’intérêt de l’auditeur pour des compositions invariablement passionnantes (« Voice within »). Ou presque.

 

Presque, parce qu’après l’interlude « Rising » (pas vraiment indispensable), les Suisses offrent un morceau-titre clairement très oubliable et un peu ennuyeux avant de tenter de relancer leur mécanique avec un « Hydra » hargneux mais tournant un peu à vide. Un petit passage à vide en milieu d’album donc, qu’Unhold parvient à effacer peu à peu avec un « Dawn », certes languissant mais qui prend son envol après quelques minutes de mise en place, avec une dimension prog’ aventureuse (le clavier fait une apparition réussie) qui lui sied parfaitement là où le groupe aurait pu se contenter d’envoyer du gros bois titiller les enceintes à la manière des Américains de Pelican.

Un partis-pris parfaitement assumé, celui de ne jamais se reposer sur ce qu’il sait faire et de chercher à surprendre constamment, qui permet au groupe de ne jamais être exactement là où on l’attend et de conclure les ébats sur un « Death dying » aux atmosphères post-stoner psychédéliques et lumineuses à souhait. Preuve qu’au-delà des premières apparences, Unhold n’a certainement pas pris son temps pour rien et a bien des choses à dire. Pour peu qu’on fasse un petit d’effort d’immersion dans sa musique.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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