Label : Solar Flare Records

Style : Sludge-Rock/Noise/Post-Hardcore

Deux ans après le déjà bien saignant ‘Sleepwalk’ paru par l’intermédiaire du toujours inspiré label Solar Flare Records (American Heritage, Big Business, Pigs ou Sofy Major), le quintet Watertank remet le couvert, toujours chez la même crèmerie avec un deuxième opus long-format aussi aventureux – dans son registre tout de même – que son titre : ‘Destination unknown’. Mais rapidement assez ironique tant on se rend rapidement compte que le groupe sait très exactement où il va avec son sludge-rock véloce vs post-hardcore noisy hautement fuselé.

En convoquant des influences flirtant sensuellement avec les ombres des tenants du post-hardcore 90’s (coucou les Quicksand et autres Rival Schools), les patrons du rock alternatif US de premier choix (vous avez le bonjour de Failure), tout en jouant la carte d’une certaine modernité dans le gros son (avec les salutations de Torche…), le groupe tape invariablement dans le mille. En témoigne notamment le titre d’ouverture de l’album (« Automatic reset») qui l’emporte déjà avec lui en orbite à coups de riffs puissamment addictifs et de mélodies salvatrices. Ou alors c’est l’inverse, peu importe.

Surtout que derrière, la partie technique tient plus que la route – la production est signée Patrice Guillerm (évoluant également au sein de Papier Tigre et The Patriotic Sunday) alors que le mastering a été réalisé par Carl Saff (Coliseum et Pilot To Gunner), pour un résultat qui s’offre d’incessant allers et retours entre les glorieuses 90’s et le 21e siècle. Avec une maestria constamment imparable (« Fever ») comme une belle envie d’en découdre (« Contrails »). Alors sachant qu’en en plus, le songwriting a parfaitement digéré les références citées plus haut pour en proposer une relecture personnalisée et agrémentée d’un caractère bien trempé, ‘Destination unknown’ n’a besoin que de quelques morceaux pour convaincre définitivement.

On pense notamment au musculeux « DCVR » qui joue de sa lourdeur stoner et de ses refrains fédérateurs pour contaminer l’assistance puis la rallier encore un peu plus à sa cause, à cette célébration de l’émo-rock américain le plus classe que s’offrent les Nantais sur « Last / lost hope », ou cette petite torpille noise-punk qui vient gentiment convertir les derniers récalcitrants (« Surrender »). Dans son genre, ce dernier titre est quasiment un hymne et une éclatante démonstration du talent des Watertank pour faire ce qu’ils veulent en matière de rock. Toutes sous-catégories confondues (« Doomed drifters », « Schemes »).

Un peu à la manière d’un Helmet qui aurait croisé le fer avec Floor, entre groove fédérateur et rythmique percutante, développement mélodiques accrocheurs et maîtrise formelle de premier choix, rien à redire, voici une claque de la première à la dernière seconde qui mérite largement le qualification d’indispensable. (Grande) classe.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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