Label : Deathwish Inc.

Style : Hardcore/Punk/Post-Hardcore/Rock

Dix ans après le quasi culte ‘Mercy’, soit leur troisième album long-format sorti à l’époque chez Abacus Recordings (par ailleurs réédité au début de l’été 2015 par le biais de leur nouveau label Deathwish Inc.), les Américains de Planes Mistaken For Stars, qui s’étaient réunis en 2010 après deux ans de pause, ont finalement sorti un nouvel album courant 2016, sous le titre ‘Prey’, là encore via Deathwish – une maison de disques devenue une référence ces quinze dernières années en étant derrière des groupes comme American Nightmare, Bossk, Coliseum, Modern Life Is War, Oathbreaker, Narrows ou Self Defense Family et pour rappel co-fondée/co-gérée par Jacob Bannon de Converge, Wear Your Wounds… – avec l’envie, visiblement retrouvée, d’en découdre sérieusement.

Un disque produit par le maître Sanford Parker (Buried At Sea, Minsk, Corrections House, Mirrors For Psychic Warfare… mais également producteur pour Bison B.C, Dark Castle, Minsk, Pelican, Wovenhand par exemple) sur lequel on retrouve la griffe stylistique un peu particulière du groupe : un cocktail de furie hardcore-punk, de background rock métallique et de socle post-hardcore particulièrement aiguisé. Entre un « Dementia Americana » introductif déjà électrique, un « Til’ It Clicks » qui prend le temps de ménager ses effets et un « Riot Season » particulièrement acéré, le groupe maîtrise clairement son sujet et n’a rien perdu de ce qui faisait sa verve au début des années 2000 (« Black Rabbit », « Pan In Flames »…).

Foncièrement punk (« Fucking Tenderness »), pris dans le tumulte rock’n’roll et surtendu d’un « She Who Steps » corrosif à souhait, les Planes Mistaken For Stars ne s’autorisent aucune concession et s’il n’est ainsi pas toujours des plus accessible, leur nouvel album s’en trouve renforcé dans l’impact qu’il provoque chez l’auditeur, même s’il nécessite certainement un petit effort d’immersion (« Clean Up Mean »). L’intégrité et l’exigence artistique sont à ce prix, si bien que le groupe ne vient clairement pas s’enferrer sur cette scène post-hardcore qui joue depuis quelques années la carte d’un conformisme ultra-calculé et cynique ou chaque groupe veut sonner exactement comme son voisin. Pas les natifs de Denver dans le Colorado donc dont leur dernier méfait discographique en date bénéficie d’une prod’ un peu atypique et se situant en dehors des courant actuels.

Tout comme le songwriting du groupe qui s’inscrit dans cette veine, brouillant un peu les pistes afin de mieux laisser jaillir ci et là des émotions toute à la fois contradictoires mais saisissantes. Parce que sans jouer les bulldozer ni abattre la carte de la mélodie terrassante, les Planes Mistaken For Stars laissent venir les choses quasi naturellement (mais au fond ils contrôlent parfaitement les choses) et se révèlent plus insidieux mais paradoxalement pas moins direct que nombre de ses contemporains (oui c’est étrange mais cela fonctionne), tout en creusant un peu plus leur propre sillon musical, tout en personnalité affirmé et intensité distordue qui remue les tripes.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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