Label : Pelagic Records

Style : Post-Rock/Electronique/Indie-Rock

Quatre années après son dernier effort discographique (‘Key’ paru en 2012 chez le label Black Star Foundation aujourd’hui malheureusement fermé), le quartet suédois, supposément estampillé ‘post-rock’ pg.lost revient avec un nouvel opus long-format, ambitieux et habité par l’envie de très clairement se réinventer. Un disque intitulé ‘Versus’ sorti par le biais de l’écurie qui monte en Europe : Pelagic Records (Cult Of Luna, Kruger, Mono, The Ocean, Wang Wen…) et qui explose dès les premières secondes les dogmes de la mouvance post-rock en y incluant des éléments électroniques et une dimension rock indie soutenue. Mais pas que… on va y revenir.

Un « Ikaros » d’ouverture qui pose le sujet et établi les bases d’un univers créatif recomposé par le groupe et qui poursuit son œuvre sur « Off the beaten path », ou comment démontrer que l’on peut jouer du post-rock sur le papier… et pourtant ne plus vraiment le faire dans les faits, pg.lost ne révolutionne pas foncièrement le genre du sol au plafond (d’autres l’ayant fait avant eux), mais le résultat est déjà passionnant. Toujours exclusivement instrumental (ça, ça n’a pas changé), les quatre musiciens natifs de Norrköping se plaisent à varier les plaisirs comme les directions, à brouiller un peu les pistes afin de se forger un socle qui leur soit complètement personnel. Sans doute qu’avec ‘Versus’, pg.lost a atteint le cap de la pleine maturité artistique et qu’il parvient désormais à s’affirmer sans pour autant se renier.

Le résultat est des plus euphorisant. Electrique aussi (« Monolith », « Versus »). Car en mêlant progressions contrôlées et digressions synthétiques leur conférant un côté rétro-futuriste élégant, les Suédois sortent du lot, créent quelque chose que l’on n’a pas forcément l’habitude d’entendre constamment et, crescendo appuyés puis climax aux dynamiques imparables à l’appui (« Deserter »), conjuguent sur un même espace d’expression, inventivité formelle et intensité émotionnelle. Que ce soit par le biais de légères incursions électroniques/synthétiques comme sur des fondations post-rock plus classiques (« Along the Edges », « A Final Vision »), le groupe refonde complètement sa formule s’offre une seconde jeunesse et une efficacité retrouvée.

Parce que si l’on remonte quatre ans en arrière et donc à l’époque de ‘Key’, force est de reconnaître que malgré le capital sympathie dont ils ont toujours disposé, les Suédois étaient arrivés au bout de leur cheminement créatif. Ne parvenant plus du tout à renouveler leur proposition artistique, ils s’est étaient alors enfermés dans les clichés de la mouvance post-rock sans pouvoir offrir quoi que ce soit qui puisse à terme sortir du lot. Jusqu’à ce ‘Versus’ qui, en s’affranchissant des codes inhérents aux genres explorés et en jouant de la dualité de son offre, exploite de nouveau pleinement le potentiel du groupe. Entre puissance instrumentale brute, envolées joliment maîtrisées et esquisses du plus belle effet.

La grande classe retrouvée en somme.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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