Label : Deathwish Inc.

Style : Post-Hardcore/Crust/Punk/Black-Metal

3 ans et des poussières après l’excellentissime ‘Eros/Anteros’ (lequel faisait suite au très solide ‘Maelstrøm’ sorti en 2011), les Belges d’Oathbreaker continuent de tracer leur sillon musical, entre hardcore-rock, crust-punk et post-black-metal de l’enfer, toujours en bénéficiant de l’appui de l’écurie Deathwish Inc., poids lourd du genre pour ceux qui ne seraient pas familiers de ces pages. Un nouvel album solidement usiné par Jack Shirley (Deafheaven, Loma Prieta, Super Unison…) soit l’un des meilleurs spécialistes du genre dès lors qu’il s’agit de retranscrire toute à la fois la finesse et la brutalité d’une œuvre, cet aspect à la fois accrocheur mais dans le même temps complètement sans concession qui fait tout son intérêt.

Intransigeant dans son approche artistique, hardcore-punk dans l’esprit, pas mal black-metal dans les textures comme les atmosphères dès lors qu’ils montent en pression, furieusement rock ‘mais pas’ que le reste du temps, les Oathbreaker nous font passer par toutes les émotions avec ce ‘Rheia’. De l’élégance feutrée de l’inaugural « 10 :56 » qui nous cajole l’âme comme les tympans avant de venir les ébrécher par la suite, à la déferlante post-black/punk qui atomise les habitués du travail de Deafheaven avec « Second Son Of R. » , le quatuor Belge laisse entendre qu’il va nous claquer une fessée majuscule. Pour le suspens on repassera : c’est le cas et de la manière la plus éclatante qui soit. Car les natifs d’outre-Quiévrain ont tout mis dans cet album pour signer leur chef d’œuvre.

Entre violence torrentielle exacerbée (« Needles in your skin »), ambivalences du plus bel effet (« Immortals »), tourments aux profondeurs insondables (« Being able to feel something ») et déchirures intimistes (« Stay Here / Accroche-moi »), Oathbreaker livre une série de pépites hardcore suintant la douleur décharnée et la rage trop longtemps réfrénée, désormais chevillée au corps. L’ensemble est doublé d’une implacable maîtrise formelle et d’une performance vocale qui, au fil des écoutes répétées de ‘Rheia’, se révèle toujours plus affolante. D’autant que le groupe ne semble jamais pouvoir s’arrêter de repousser ses propres limites, qu’il s’agisse d’intensité émotionnelle et viscérale pure, comme de puissance en terme de narration sonore (« Where I live »). Intense.

On l’a compris : Oathbreaker jongle avec nos sentiments et déchaîne les éléments comme personne, jouant ensuite de ses charmes pour nous faire succomber à la noirceur d’une œuvre à la beauté renversante (« Where I leave »). Et peu importe que l’on s’attende dès le départ à être terrassé par l’impact, le groupe réussit tout de même à chaque fois son coup. Et livre avec ‘Rheia’ une œuvre véritablement superlative (le « Begeerte » final bouleversant) qui, dès lors le place durablement à un autre niveau par rapport à ses contemporains.

Classe absolue.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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