Label : Denovali Records

Style : Nu-Jazz/Electronique

Quintet ayant évolué sous un autre nom dans des sphères assez éloignées de ce à quoi il aspire aujourd’hui artistiquement sous le patronyme de Notilus, le groupe qui a fait ses armes dans un registre hip-hop/électro en fanfare (si si…), livre ici un premier opus long-format ferraillant à la croisée des chemins entre nu-jazz et électronique synthétique aux atmosphères rétro-futuristes. Le tout conférant à l’ensemble une ambiance générale assez cinématique mais vintage qui pourra un peu surprendre les amateurs de production ultra-moderne. Ou les inconditionnels de conformisme musical.

La raison tient sans doute au fait que le groupe brouille d’entrée les pistes afin de se faufiler entre les différentes cases musicales dans lesquelles on se risquerait à le faire rentrer afin de proposer, dès les premières pistes (que ce soit « Tangerine » ou « Behind »), un cocktail sonore à la personnalité très affirmée et conditionnée à une maîtrise formelle irréprochable. Mais également une maturité artistique du plus bel effet et des influences 70’s qui permettent à l’album de s’imposer comme une vraie nouveauté au sein d’un paysage musical parfois un peu sclérosé par la recherche de consensus, l’absence de prise de risque réelle ou l’absence d’idée(s) artistique forte.

Toujours dans le feutré, jamais ostentatoires ni, pire, démonstratifs (soit comme le font tant de musiciens techniquement doués et qui ont un peu trop besoin de le montrer), Notilus déroule sa partition musicale, à la fois ludique et fascinante, entre clair/obscur et passages plus lumineux, avec une dimension rythmique particulièrement affirmée (le tribal « Kuku ») et même parfois quelques accents drum’n’bass ‘lounge’ groovy et hip-hop chaloupés qui peuvent éventuellement détonner à la première écoute (« Alien »). Mais lorsque l’on plonge la tête la première dans l’album, le voyage à travers le temps et l’espace proposé par le vaisseau Notilus se révèle à la fois fascinant et irrémédiablement accrocheur.

Quelque part au carrefour des dizaines d’influences diverses et variées, le groupe déambule en orbite géosynchrone à des milliers de kilomètres de la planète jazz ou électronique ‘classique’ et livre avec ce premier album éponyme un véritable périple interstellaire, qui fait tour à tour des haltes sur les planètes jazz, électro, prog’ 70’s et parfois même psyché. Une œuvre inattendue sur la forme, mais pas tant que cela au fond quand on sait qu’elle sort par le biais du toujours prolifique label allemand Denovali – soit LA référence européenne en matière de musiques pointues, exigeantes, non conventionnelles, mais de qualité supérieure.

Et dans ce registre-là, Notilus sort largement des sentiers battus pour trouver tout à fait sa place aux côtés des Bersarin Quartet, Dale Cooper Quartet and The Dictaphones, Multicast Dynamics, Saffronkeira, Subheim, The Kilimandjaro Darkjazz Ensemble et autres Fogh Depot qui ont fait la réputation de la prestigieuse maison de disques.

 

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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