Label : Denovali Records

Style : New-Jazz/Math-Rock

Après la révélation avec l’EP ‘Sezession’ vient le temps de la confirmation pour le trio Mouse On the Keys et son premier album forcément très attendu au tournant : ‘An Anxious Object’. On admire l’objet, plutôt classe comme souvent (toujours ?) chez l’hyperactif Denovali Records, on dépose fébrilement le disque sur la platine et voici que les premiers accords s’égrènent doucement, le temps d’un « Complete nihilism » à l’élégance gracile, ici déposée comme une ultime dernière respiration avant de se lancer dans un grand huit jazz fusion de très haute volée.

Les Nippons dévoilent alors « Spectre de mouse » et refont le coup de ‘Sezession’, entre maestria technique effarante et sentiment d’urgence fébrile. Une pluie de notes parcourant les deux pianos qui se répondent, un duel fratricide arbitré par un batteur toujours aussi survolté. Comme à son habitude, Mouse On The Keys impressionne : mélodie entêtante, toucher de clavier au dessus de la moyenne et fougue peu commune, le tout pour un cocktail musical furieusement emballé. On l’a compris : dans leur frénésie instrumentale, les japonais font ici ce qu’il savent faire de mieux. Et plus encore quand il faut enchaîner avec un « Seiren » au groove fiévreux marqué un jazz incandescent, esquissé en clair/obscur (oui le groupe a un sens aigu de l’esthétisme soignée).

Le trio façonne ses ambiances et ne laisse rien au hasard. Impossible, sa musique est une merveille de précision, d’horlogerie suisse comme appliquée au free-jazz et directement importée depuis l’Empire du Soleil Levant. Ne redoutant pas la prise de risques, les Mouse on the Keys s’amusent avec l’exercice de style « Dirty realism », avant de revenir à quelque chose de plus classique chez eux, mélodique et raffiné avec le très beau « Forgotten children » avant le plus rythmé « Unflexible grids ». Experimental mais pas trop (inutile s’il n’y a pas d’idée derrière), inventif juste ce qu’il faut, toujours d’une imparable cohérence, le groupe révoque les clichés de l’expérimental avant-gardiste outrancier pour chercher l’originalité efficace, clairement assumée (« Double bind », « Soil », « Ouroboros »). Rien à redire, après deux sorties, le groupe s’impose comme une exception (à tous les sens du terme)…

(Très) Classe.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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