Label : Moment of Collapse Records
Style : Noise/Post-Hardcore
On va devoir finir par ériger une statue à l’attention du label allemand (il est basé du côté de Hambourg) Moments Of Collapse, ne serait-ce que pour sa propension à accumuler les sorties de très haute volée et à ainsi importer et/ou exporter des groupes aux attributs imparables en matières de hard de qualité supérieure, tout en massacrant les comptes en banques des inconditionnels du genre. On trouve ainsi en fouillant au cœur du line-up de la structure des groupes comme Alaskan, Black Table, Le Pré Où Je Suis Mort, Lightbearer, Milanku, Sugartown Cabaret ou The Saddest Landscape (liste non-exhaustive…).
Et depuis quelques temps donc Meraine, originaire de Lüdenscheid en Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour les mordus de géographie.
Un quartet allemand lui-aussi qui avec son premier album long-format éponyme expédie dans les enceintes une petite dizaine d’ogive noise-(post)-hardcore (oui neuf pour être exact), chargées de nous ébrécher les tympans pour ensuite nous concasser gentiment les neurones. Et force est de constater qu’à ce jeu-là, après avoir asséné un « Empathy » inaugural particulièrement saignant, un « Teeth » aussi cinglant et bref que forcené, puis enchaîné sans ciller avec « Entropy » puis « Limbs » à un rythme démentiel et avec une efficacité imparable, les Allemands impressionnent leur monde en trouvant leur griffe musicale, quelque part entre CELESTE, Converge, Cult of Luna et Modern Life Is War.
Titres courts (7 titres sur 9 durent moins de 3’20) mais tranchant dotés d’une production massive mettant notamment en exergue une frappe lourde comme un engagement physique de tous les instants (« Rusted Veins », « Black Raven »), l’album enfonce les cloisons auditives en leur rentrant dedans comme dans du beurre à coup de riffs particulièrement perforant, alors que le préposé au micro s’époumone comme s’il jouait sa vie sur cet album. Groove tellurique et dynamique furieuse (« Floatage » et ses émotions déchirées qui prennent aux trippes), Meraine livre ici une partition à la noirceur névrotique empreinte d’une sauvagerie brute, un cocktail de post-hardcore/noise/screamo de premier choix qui s’offre un double climax avec « Abandon » + « Marrow » histoire d’imprimer définitivement sa marque dans la chair de son auditoire.
Impressionnant.
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