Label :  Cold Smoke Records // URGENCE DISK RECORDS

Style : Post-Noise/Hardcore/Jazz/Expérimental

Quatre ans après l’acclamé ‘disque-somme’ qu’était ‘Epic Morning’, le trio Suisse Lilium Sova est enfin de retour aux affaires avec un nouvel album long-format au titre-fleuve (béni soit l’inventeur de la fonction « copier-coller ») ‘Lost Between Mounts and Dales / Set Adrift in the Flood of People’, et au contenu certainement plus frontal que l’était son précédent effort, plutôt cérébral et aventureux. Si bien qu’après l’introductif « Dimma », le premier vrai titre de l’album (excellent « Pakeneminem ») rentre directement dans le vif du sujet en imposant une griffe noise-core/stoner, à la fois racée et organique, compact et addictive.

On sent le groupe moins progressif que par le passé, un peu moins expérimental aussi, mais toujours d’une redoutable efficacité. D’autant que d’un point de vue technique, son savoir-faire est encore une fois irréprochable, comme la maîtrise de sa narration sonore, ce alors que « Scandens » poursuit l’entreprise entamée sur les deux premières pistes avec son riffing rampant et obsédant. Pour nous emmener ensuite sur des territoires plus ambient/drone (« Unstabil ») et ainsi lentement changer de visage alors que l’on boucle la première moitié de l’album. Entre atmosphère noisecore/black, le retour des textures jazz et une violence sourde encore tapie dans l’ombre, Lilium Sova laisse entrevoir que la suite risque d’être un peu plus sombre et torturée.

Ce que confirme un « Ofkæling » évoluant aux confluents des genres entre néo-classique et noise-doom baroque pour un rendu final d’une beauté noire pour le moins bluffante, ce alors que se présente déjà l’imposant « Invisible In Swarm ». Là clairement, les Suisses musclent sensiblement leur jeu et imprimer à l’album une nouvelle dynamique, certes toute aussi frontale, mais dans le même temps bien plus lourde et oppressive qu’auparavant. On retrouve alors le Lilium Sova ferraillant dans une frénésie post-noise/hardcore en agrippant l’auditeur par les émotions qui enserrent ses tripes, tout en faisant encore une fois étalage de toute sa classe instrumentale (« Forlorn Roaming »).

Surtout qu’il continue de faire grimper la tension avec « Sudden Craze » puis sur un « Scaffold is Ready » terminal, tout en pression noise-core et intensité palpable, histoire de parachever comme il se devait ce troisième album de très haute volée. Pour ne pas changer.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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