Label : Division Records

Style : Stoner/Grunge/Rock/Prog’

Seulement 26 minutes et des poussières, c’est officiellement un album mais de la durée d’un EP et au fond… et bien on s’en cogne parce qu’il n’y a pas un quart de seconde à jeter dans ce premier effort éponyme des Suisses de Jonbar Hinge paru en vinyl et digital à l’automne 2015 via Division Records (Closet Disco Queen, Kehlvin, Olten, Rorcal, Them Stones…). Un disque de rock pur et dur qui fait le lien entre stoner moderne et prog’ à l’esprit des 70’s avec une dimension power-pop et des esquisses post-rock plutôt appuyées. Un petit côté émo-rock US 90’s histoire de compléter le tout.

On l’aura compris : les musiciens derrière le patronyme de Jonbar Hinge ne sont pas des peintres et connaissent leur sujet. En résulte un cocktail musical d’une efficacité redoutable (l’inaugural « Dear ») et ce petite quelque chose qui fait les albums résolument addictifs doté d’une personnalité propre. Le genre de disque qui sait parfaitement mélanger influences, envies et inspiration afin de proposer un substrat musical qui fait sens. Ici quelque part entre Alice In Chains, Kyuss, Stone Temple Pilots, Unsane et même Neurosis, le tout pour quelque chose que l’on va grossièrement baptiser stoner prog’/post-grunge (« You’ll be a man »).

Quoiqu’ils touchent, les Jonbar Hinge tapent dans le mille. Quoiqu’ils essaient, ils le réussissent avec un brio et une maestria difficilement contestable. Ne serait-ce que sur ce « The noise in my head » qui fait grimper la tension et se voit flagellé par quelques éclairs de rage électrique bien sentie. Musculeux et soudainement plus tendu, le rock des Suisses donne dans l’énergie brute, l’efficacité cinglante et enchaîne avec un « The front » qui fait tout au temps cracher les décibels que son prédécesseur. Le groove sévèrement burné en petit bonus, histoire de mette tout le monde d’accord.

Quatre titres qui se dévoilent un peu plus au fil des écoutes répétées, voilà qui est un peu trop rare dans ce registre rock où l’immédiateté semble être la base de la réussite. Pas étonnant donc que le cinquième soit au moins à la hauteur du reste. Et pour cause, avec ce « Drive » final, Jonbar Hinge bétonne un peu plus son sujet et propose une ballade power-rock concluant à merveille un album organique et finement ciselé, joliment produit et parfaitement maîtrisé. Addictif et d’une classe folle.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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