Label : Autoproduction

Style : Metal’n’roll / Southern-Rock / Posthardcore

Il y a maintenant cinq ans en arrière, les parisiens de Fishing With Guns livraient avec ‘The Night Fell’ un premier album studio de fort honnête facture qui ne pouvait décemment pas rester sans suite. On ne les espérait plus vraiment mais après avoir pris leur temps (bon d’accord : tout leur temps), ils sont enfin de retour aux affaires avec un deuxième opus long-format : ‘… But The Dawn Will Come’, forcément attendu au tournant. Un disque qui ne se cache pas et prend à bras le corps le passif du groupe pour le dynamiter avec une sacrée envie d’en découdre. En y mettant les formes.

Avec son intro tout droit sortie d’un film de monstres japonais, l’inaugural « King of the monsters » pose ses bollocks sur la table et envoie du (très) lourd d’entrée de jeu. Le ton est donné et il est viril, la puissance de feu déployée est à la mesure de l’engagement du groupe. Qui va mettre tout ce qu’il a dans les chaussettes sur la suite. Laquelle prend la forme d’un « Kaiju » (toujours la même thématique en filigrane), son cocktail metal’n’roll qui ratisse large et impose sa marque à coups de griffe mastodonte et de riffing titanesque. Fishing With Guns a faim et cela se voit. Cinq ans de jeûne forcé ont laissé des traces et surtout un furieux besoin de tout écraser sur son passage. En clair après seulement deux morceaux, le groupe défonce tout.

La suite va démontrer que s’ils savent frapper fort, les FWG peuvent aussi y aller en douceur. Mais pas tout de suite. Car pour l’instant, place à des ogives sonores du calibre « Murder death kill » qui déboule avec la finesse de bulldozer d’une série B troussée pour les plaisirs coupables immédiats. Rythmique implacable, une hargne contagieuse qui ne se dément jamais et des cargaisons de riffs livrées comme ça à domicile sans demander leur reste, le groupe fonce dans le tas. Pour la finesse, on repassera – en témoigne le bien nommé « Moshpute » (qui comme son titre l’indique s’adresse aux moches et aux… bref). Ici, on est venu causer de fun, de groove pachydermique, de second degré et de rock méchamment burné.

COLE from TheFishingwithGuns on Vimeo (Bonus)

Mais derrière tout ça, on le comprend, les Fishing With Guns sont des gentils qui prônent la paix et l’amour viril. En témoigne ce « Silence is violence » qui ne fait pas tant de bruit qu’on aurait pu l’imaginer parce qu’il se présente comme une longue plage quasi exclusivement instrumentale aux progressions légèrement atmosphériques et à la classe imparable ; puis le très raffiné « It’s poutring ». Là encore, on revient à l’efficacité foudroyante de ce cocktail stoner/hardcore’n’roll dont le groupe se fait le tenancier et pilier de bar : on en prend plein les tympans et le pire, c’est qu’on en redemande.

Et comme les FWG sont du genre « il y en a un peu plus je vous le mets quand même » et remettent donc les gaz avec « Supercharged » et des gang-vocals qui aboient sur l’auditeur jusqu’à s’en claquer les cordes vocales alors que derrière, les guitares qui crachent les riffs southern-rock et la section rythmique bétonne à l’envie. On appelle ça une tuerie en bonne et due forme chez Score A/V. Surtout quand le groupe aligne derrière un « The ghost theory » qui poursuit dans la même veine. A savoir : sauvage et foudroyante, jouissif et sans concession. Un reproche ? Pour l’instant, l’album n’est dispo qu’en digital même si une version LP toujours dans les tuyaux… On croise les doigts pour qu’une sortie physique donne tout l’éclat qu’il le mérite à cet album majuscule. Parce que le digital c’est bien, le support physique, c’est carrément mieux.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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