Label : DON’T TRUST THE HYPE / Holy Roar Records / I.CORRUPT.RECORDS / Lonely Voyage Records / Voice Of The Unheard / Uproar for Veneration Records

Style : Indie/Post-Rock/Screamo

Deux belles années après un ‘How to see beyond fields’ d’excellente facture, les Frenchies de Fall Of Messiah livrent un ‘Empy Colors’ très attendu dans les sphères indie/screamo /post-rock européennes depuis que leur réputation a largement outrepassé les frontières hexagonales (le groupe tourne depuis au Royaume-Uni, est convié aux festivals ArcTanGent ou au fameux Dunk !). Un nouvel EP sorti par le biais d’une constellation de labels indé parmi lesquels les très actifs Don’t Trust The Hype Recordz (Contwig, General Lee), Holy Roar (Bastions, Devil Sold His Soul…) ou Voice Of The Unheard (PAST, Winter Dust…), parce qu’en plus d’être bourrés de talents, les nordistes savent particulièrement bien s’entourer.

Et le résultat, outre une ambition très légitime qui les conduit sur les chemins de traverse empruntés avant lui par des groupes comme Kaospilot, PG.Lost, Pianos Become The Teeth, confère aux Fall Of Messiah ce statut d’espoir confirmé de leur catégorie. Ne serait-ce qu’au terme d’une élégante intro ambient immersive (« Monochromic Synesthesia »), lorsqu’ils enclenchent la marche avant et pose sur la platine l’excellent « The great heart blues » à la fois puissant, racé et raffiné dans l’écriture comme la réalisation. Surtout que le morceau se termine sur un petit cliffhanger des familes qui donne forcément envie de se plonger dans la suite les yeux fermés.

Laquelle se dévoile comme le prolongement direct du morceau précédent, tout en maîtrise et pudeur dissimulant des émotions déchirées (« Blue ruin »). Entre post-rock classieux et fulgurances allant chercher du côté des sphères screamo / post-hardcore (« I always thought that one day everything would be settled, but everything just went black »), Fall Of Messiah réussit le tour de force d’arpenter des sentiers musicaux particulièrement déjà explorés avant eux, tout en ajoutant sa touche personnelle, ne serait-ce que par le biais d’un climax brutalement incandescent, à couper le souffle. A tel point qu’il faut la petite respiration offerte par « Alors on en est là, à pisser sur du cuivre… », avant de remettre la tête dans l’EP par le biais de l’intense « Rust ».

Un avant-dernier titre sur lequel le quintet nordiste lâche les chevaux : une belle puissance de feu instrumentale, quelques cris un peu (trop) étouffés, de l’envie d’en découdre et une maestria formelle ébouriffante : on valide même si on sent le groupe d’aller un peu plus loin encore d’un point de vue strictement créatif. Ce qu’il fait justement (il n’y avait donc qu’à demander) sur l’ultime piste d’‘Empty colors’, le très beau « Vert-de-gris », pour lequel, les Fall Of Messiah ont compilé tout ce qui faisait l’intérêt (sans les quelques petits défauts entre-aperçus ci et là) des autres morceaux de l’EP sur un seul titre, intelligent, étincelant et justifiant à lui seul l’écoute/acquisition de la bestiole.

Ou la preuve de l’extrême vitalité d’une scène indie/hard hexagonale, certes parfois discrète, mais qui ne manque pas pour autant d’excellents représentants.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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