Label : Autoproduction.

Style : Emo/Post-Hardcore/Screamo/Math-Rock

2 petites années après s’être fait remarqués au sein du microcosme francophone, avec l’EP ‘Time Is A Curse’ armé d’un savant mélange de screamo, de rock tendu, de post-hardcore/punk et de quelques touches prog’, les quatre lorrains d’Aleska passent à l’étape suivante en franchissant le cap du premier album (éponyme), près de cinq ans après leurs débuts et avoir enchaîné entre-temps les sorties à un rythme plutôt soutenu (démo, EP, split…).

Intro toute en douceur et efficacité mélodique : une mise en route soignée et bien appuyée par une production qui leur sied bien, les frenchies lancent leur album sur un « Instaurer le vide » prenant son temps pour parvenir à obtenir son effet : un petit climax bien brûlant mettant l’auditeur sous pression histoire de bien lui faire entendre à qui il a affaire. Ce que la suite va confirmer en appuyant là où ça fait mal (« Du gris au noir ») et en faisant grimper la tension de quelques crans.

Quelque part à la croisée des chemins entre emo/post-hardcore frontal, screamo viscéral et math-rock proggy, les quatre musiciens que l’on a déjà pu croiser par le passé du côté de Shall Not Kill, Dead For A Minute ou encore Esteban, mettent les formes et enfoncent le clou (« De la cime au cimetière »). Puissance, noirceur, violence qui gicle sur la platine et un zeste de virtuosité technique, on comprend que l’ambiance n’est pas à la franche explosion des zygomatiques mais que dans le même temps, le groupe évite soigneusement les clichés du genre.

Parfois imprévisible dans son approche artistique afin de fausser les pistes alors qu’il explore un registre relativement balisé, Aleska sait surprendre, ne jamais se répéter, voire se réinventer en cours d’album (« Leaves, trees and me », « Que reste-t-il ? »…) afin de proposer ici une œuvre à la fois organique et personnelle, qui explore à la fois son registre émotionnel s’adressant à l’intime (« Our illusion is our creation »), tout en maintenant une exigence de qualité formelle constante (« Combler le vide). Sans doute parce que l’énergie et l’intention ne font pas tout et que ce groupe-là a largement les moyens pour concilier les deux.

PS : on note qu’en plus de la qualité intrinsèque de l’album et des intentions très claires du groupe en matière d’intégrité artistique, son look visuel a été confié au designer graphique québécois Alexandre Goulet (qui a déjà notamment travaillé avec All Out Of War, Despised Icon, Full of Hell, Harm’s Way, Nails ou Dopethrone), lequel a ainsi composé une œuvre à l’esthétique particulièrement soignée, justifiant de fait un peu plus l’existence-même du support physique (digifile bien classe).

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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