Label : Demons Run Amok

Style : Hardcore/Metal

Parce que la mondialisation et la globalisation des échanges (notamment web…) qui l’ont accompagnée a parfois du bon, on a vu apparaître ces dernières années des projets musicaux ambitieux dont les membres vivaient parfois éloignés de plusieurs centaines voire milliers de kilomètres les uns des autres, se retrouvant de manière très ponctuelle afin de jouer ensemble, enregistrer et tourner : Akani est un exemple-type de cette situation, sur le papier un peu bancale peut-être et pourtant dans les faits parfaitement légitimée par ce qui en ressort.

Projet surfant parallèlement à la situation évoquée plus haut sur la vague des ‘super-groupes’ dont on ne peut même plus compter les exemples tant ils suivent celui des reformations, Akani est une entité metal/hardcore burnée américano-suédois et pratiquant un crossover teigneux puisant autant sa source dans la scène HxC new-yorkaise que du côté de la mouvance death-metal nordique. Un constat là encore pas étonnant dans la mesure où rayon casting on trouve ici : Anders Löwgren de Dead Reprise, Jorge Rosado (Merauder), Daniel Antonsson (Soilwork), Daniel Cederborg (Path Of No Return) et Victor Brandt (Entombed), même si celui a depuis quitté le groupe. Oui, du lourd donc.

Un line-up de patrons qui après s’être fait rapidement la main en 2014 avec l’EP ‘Santa Muerte’ a accouché d’un album intitulé ‘Through My Darkest Infernal’ par le biais du label allemand (merci la mondialisation on l’a dit..) Demons Run Amok (Cro-Mags, Strength Approach…) – qui était déjà derrière l’EP soit dit en passant – et sa petite quinzaine de torpilles métallique et hardcore punkisante bétonnées au groove qui fait mâle. Pas étonnant non. Mais foutrement efficace, en témoigne l’inaugural « Ghetto » qui pose le sujet. Prévisible dans sa formule, sans grande originalité ni surprise dans sa réalisation. Et pourtant implacable sur son rendu.

La suite (avec notamment « I Won’t Run », « Courage » ou encore « Save God ») est sensiblement du même calibre. Perforant et soigneusement usiné pour faire de jolis dégâts dans la tuyauterie auditive. Un charisme de bonhomme en plus, ce qui ne gâche rien, d’autant que le groupe a pris soin de soigner ses motifs les plus mélodiques afin de ne pas uniquement se focaliser sur le gros son qui tamponne et déboîte les cervicales (« Love »). Même si globalement, l’album aligne sur la platine une pleine cargaison de morceaux hargneux et parfaitement exécutés par des musiciens qui n’ont plus rien à prouver dans leur domaine.

Titres courts et belliqueux (rarement plus de trois minutes, la plupart du temps un peu moins) compacts et incisifs – on pense là à « Bloodlust », « Temple of Lies » ou « Warriors of Truth » – ‘Through My Darkest Infernal’ est rempli ras la gueule d’une énergie contaminatrice et de riffs tendus qui, s’ils ne réinventent par le genre, l’explorent goulument afin de rendre une copie extrêmement propre et faire de cet album un vrai petit catalogue d’efficacité hardcore/metal bélliqueuse qui fait brutalement du bien par où ça passe (« Know My Name », « Lost » ou « New World »). Bref, le genre de truc qui passe-crème dès lors qu’il s’agit de se foutre sur la tronche en musique.

PS : à noter au passage que l’édition CD a pour garniture bonus les 4 titres figurant sur l’EP ‘Santa Muerte’.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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