Label : Housecore Records

Style : Metal/Thrash

Non content d’avoir déjà marqué solidement de son empreinte la scène metal des trois dernières décennies avec Pantera, Superjoint (Ritual) ou Down pour ne citer qu’eux, en sus de quantité de side-projects toujours de très bonne facture (on y reviendra prochainement), Philip Hansen Anselmo de son patronyme complet (aka Anton Crowley aussi parfois) s’échine depuis quelques années à diversifier ses activités, notamment le biais de son label Housecore Records au travers duquel il produit ses propres projets et joue les découvreurs de gros talents/accélérateurs de particules (on pense à Haarp ou Warbeast notamment) en tapant dans le mille quasiment à chaque fois.

En outre le bonhomme promeut également la musique metal qu’il affectionne au travers d’un festival…de cinéma qu’il a lui-même fondé, soit le Housecore Horror Film Festival (qui comme son nom l’indique est consacré au cinéma de genre ET à la musique bien burnée). Et mais s’il est même allé jusqu’à prendre un bon gros chèque en participant à la création d’une attraction baptisée The House Of Shock pour un parc situé à la Nouvelle-Orléans dans sa Louisiane natale (ça c’est pour le hors-sujet mais il aurait eu tort de se priver), il ne s’était, jusqu’à il y a peu, jamais aventuré en solo. Mais ça c’était avant.

Parce que depuis 2012, tonton Phil a décidé de lancer le projet Phil Anselmo and the Illegals (soit lui-même accompagné d’un backing-band à géométrie assez variable) lui permettant de s’exprimer hors du schéma classique de groupe (qu’il maîtrise donc fort bien). Un premier essai plus tard en compagnie des guerriers de Warbeast (le split ‘War of the Gargantuas’) et voici l’ex-Pantera aux manettes d’un premier album solo baptisé ‘Walk through exits only’, sorti par le biais de son label et en partenariat avec Season of Mist. Et d’entrée, le garçon règle ses comptes avec pas mal de monde en posant une première mine bien provoc’ avec l’inaugural « Music media is my whore ». Musicalement sans intérêt, mais plutôt amusant d’un strict point de vue rédactionnel, enfin surtout quand on est un média musical.

Bon, du point de vue strictement musical justement et donc de ce qui reste (ben pas grand chose en fait), ça ne casse quand même pas des briques. On ne va pas se mentir, le vieux thrash des familles old-school et surtout bien paresseux proposé par le sieur Anselmo et sa troupe venue cachetonner, a du mal à faire trembler les murs. Puissance de feu en sourdine, écriture somme toute assez basique pour ne pas dire primaire et capacité de percussion sonore passablement émoussée, le tout manque de burnes, de tripes et surtout de cette intensité viscérale qui fait d’ordinaire la qualité des œuvres du gazier (« Battalion of zero »).

Un semi-échec artistique et un (très) petit cru pour un Anselmo qui n’avait certes pas grand-chose à prouver mais qui aurait pu se fouler un peu plus quand même. Pour autant, cela reste certainement une affaire juteuse pour un type qui sait très bien gérer son business (groupes, tournées, label, distrib’ etc…) on l’aura compris et ça ne va pas non plus entacher l’imposante discographie d’un type qui reste quoiqu’il advienne (ou presque) l’un des grands mammamushis de la scène « metal » contemporaine. Mais là, on va dire qu’il a eu un petit coup de moins bien. Parce que même les héros ont eux aussi le droit d’être parfois un peu fatigués.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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