Label : Long Branch Records
Style : Post-Rock/Electronique
Quatrième album long-format pour les toujours aussi instrumentaux polonais de Tides From Nebula, lesquels s’offrent avec le lumineux ‘Safehaven’, sorti via Long Branch Records (Agent Fresco, The Hirsch Effekt…) – sous division du label SPV Records (Motörhead, Sepultura…), un disque aux motifs post-rock affirmés mais dopés par une petite dose d’électronique parfaitement amenée afin de donner un élan nouveau à la musique d’un groupe qui en avait quand même un peu besoin (cf : l’album ‘Eternal movement’ sorti à l’automne 2013).
La démonstration est faite avec l’inaugural et éponyme « Safehaven », lequel qui ne perd pas de temps pour dévoiler une somptueuse architecture sonore apaisée et dynamique, dominée par des lignes mélodiques tournée vers un horizon dans un halo de lumière aveuglante alors que la mécanique instrumentale se met en branle en faisant parler toute son efficacité rock. Le savoir-faire est éprouvé, le groupe maîtrise son sujet et le résultat ne souffre d’aucune contestation. Dans le genre, cette introduction d’album se pose-là.
Dommage du coup que la suite immédiate soit quelque peu (plus) convenue. Que ce soit avec le (néanmoins) puissant mais prévisible « Knees to the Earth » ou un « All the steps I’ve made » assez plat et relativement sans âme, les Tides From Nebula démontrent qu’ils n’ont pas besoin de forcer pour faire de jolies choses… mais que dans le même temps, ils se contentent parfois du minimum syndical là où on serait en droit d’attendre de petites merveilles de leur part. Ce qu’ils sont justement à pas grand-chose de tutoyer par moments sur ‘Safehaven’ (on pense à « The lifter » un peu, à l’élégant « Colours of glow » surtout).
Et le groupe d’alterner le bon bien ficelé (« Traversing », « Home ») et le quasi excellent avec quelques belles fulgurances de haute volée et une grosse dose de décibels idéalement propulsés dans les enceintes avec une maîtrise foudroyante (« We are the mirror »), afin de proposer un solide quatrième opus long-format qu’il aurait pu rendre meilleur en prenant plus de risques créatifs, en ajoutant ce supplément d’âme qui fait les grands albums et se mettant en danger afin de repousser enfin leurs limites.
En l’état, ‘Safehaven’ est le portrait d’un élève doué qui pourrait bien mieux faire s’il s’en donnait sinon les moyens au moins la peine.
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