Label : Ad Noiseam

Style : Industriel/Breakcore/Dubstep/Electronique

Dark, menaçante, mécanique, oppressive sont les qualificatifs qui jaillissent dans l’esprit de l’auditeur pour décrire l’œuvre de Swarm Intelligence dès lors que les premiers beats s’enfoncent puissamment dans son cortex cérébral. Une première série d’attaques cliniques et brutales, qui résonnent comme autant de coups de boutoir assénés méthodiquement par l’homme qui se trouve aux commandes de l’implacable machinerie ici à l’œuvre.

Lui c’est Simon Hayes aka Swarm Intelligence donc, un DJ/producteur d’origine irlandaise mais depuis relocalisé – comme d’autre d’autres – à Berlin, LA mecque des musiques électroniques de tout horizon (et désormais hébergé chez la pointure Ad Noiseam), qui, dès l’inaugural « False flag » , titre d’ouverture de ‘Faction’, imprime sa griffe dans la chair de sa victime. Le fait est que ce cocktail industriel/breakcore/électronique lourd, glacial se révèle assez rapidement aussi brutal qu’obsédant.

Fatalement, il faut se laisser entraîner dans les méandres de cette architecture sonore à la simplicité complexe, aux développements noise électro d’une froide efficacité. Presque effrayante (« Antenna », « Motionless sky »). Des rythmiques aliénantes, un minimalisme de façade auquel succède une mise à branle toujours d’une redoutable efficacité, ce système auquel rien ne résiste : car ‘Faction’ est un album dont les stries sonores ne laissent jamais rien au hasard.

Tout n’est que savant calcul, presque mathématique. Précision diabolique et une impression de déshumanisation qui confèrent un côté très futuriste au sound-design de l’album. Celui d’une anticipation peu rassurante où l’homme aura été supplanté par les machines (« Outpost », « Run intelligence»). Entre indus technoïde violent, breakcore sauvage aux relents dubstep millimétrés, Swarm Intelligence distille aussi une poignée d’effusions noise synthétiques et bruitistes toujours inspirées.

Rien ne résiste à l’impressionnante maîtrise formelle (mais aussi artistique) de ce compositeur et producteur qui sait très exactement ce qu’il fait, quand où et comment. En témoignent l’inquiétant « Infiltration » ou le vénéneux « Destroyer », deux de ces morceaux qui font tout l’intérêt de ‘Faction’ : un album à la fois fascinant mais exigeant. Terriblement bien usiné mais pas forcément à la portée de n’importe qui. Ce qui fait aussi son intérêt et sied parfaitement bien à la maison Ad Noiseam.

Quasiment un réflexe pavlovien pour le label allemand, grand habitué du genre.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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