Interroger notre époque au travers d’un prisme à la fois futuriste et paradoxalement ancré dans les réalités d’un monde très actuel et en pleine mutation, tel est le défi musical, esthétique et intellectuel de la formation parisienne STAMP, évoluant à la croisée des sillons musicaux entre rock et électronique, jazz, prog’ ou metal.

Cinq musiciens d’horizons très différents, autant de personnalités aux univers singuliers qui unissent, au sein de cette formation atypique, leur maîtrise formelle et leur sensibilité pour défendre une oeuvre organique se situant à la lisière du trip-hop d’Ez3kiel ou de Massive Attack et du rock industriel de Nine Inch Nails, en passant par la mouvance post-jazz moderne, les influences proche-orientales d’un Mohammed Matar ou encore le rock/metal expérimental de Faith No More.

STAMP revendique clairement une éclectisme et une vision qui dépassent le simple cadre de la musique et des genres établis pour parvenir à une hybridation musicale concrétisée avec ‘POSTHUMAN’, son deuxième opus long-format (après un disque éponyme sorti lui en 2014) conçu en studio comme en live autour de la thématique du transhumanisme (mouvement intellectuel et scientifique international qui prône l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caracté- ristiques physiques et mentales des êtres humains).

Un disque qui – en intégrant notamment des extraits d’oeuvres cinématographiques de références à la musique du groupe (L’Echelle de Jacob, Ghost In The Shell, Gattaca, Videodrome…), s’interroge sur les bienfaits et les limites du progrès ; le tout pour un résultat sorti en digital sur Bandcamp mais également les plateformes digitales légales (iTunes, Deezer, Spotify & co) et qui se découvre en intégralité dans la suite.

 

Nous avons essayé de soulever une problématique différente sur chaque piste et ainsi, de plonger l’auditeur aussi dans un questionnement quant a ce mouvement (le transhumanisme).

Tous les titres de l’album sont pensés comme une interrogation, morale, éthique ou religieuse ; que le transhumanisme interroge quand il est est question de surpasser par la technologie de pointe les limites de son propre corps.

Chaque morceau peut donc s’écouter séparément mais fait partie d’un ensemble qui, au fil des 9 segments de l’album, se dévoile dans un tout cohérent grâce à l’utilisation des samples tirés de film ou d’enregistrements de voix de personnalités qui nous inspirent.

Pour les influences et le style, on se situe aux frontières du post-rock, de l’electro, de l’indus. Toujours avec comme fil conducteur la chaleur des mélodies et du folklore de la musique du Moyen-Orient, suggérés par le jouer de Saz (luth turc) du groupe.

Avec STAMP, nous essayons de proposer un son qui dépasse les genres et les étiquettes de style.

(Photo d’illustration Ω Arnaud Dionisio @ La Maroquinerie)

A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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